Cela commence quand la veille de mon départ je suis contacté par téléphone : « Pascal ? … Tu veux toujours venir au centre ? » ce à quoi je réponds « bien sûr ! » sachant que j’étais sur liste d’attente sans aucune certitude d’avoir une place et ce jusqu’au dernier moment.
Je constaterai ensuite que des gens viennent d’assez loin, Angleterre, Espagne, Belgique…..
Donc, départ le lendemain pour être sur place entre 14h30 et 16h afin de s’inscrire et prendre ses quartiers.
Une fois sur place et inscrit, un encadrant me montre ma « chambre » ; un carré de dortoir pour 4 avec des demies cloisons et un drap en guise de porte. À ma question préalable « puis-je avoir une chambre individuelle » on m’avait répondu « pas pour les nouveaux étudiants » avec un sourire bienveillant.
Après avoir été rassemblés dehors, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, pour le discours d’arrivée sur notre certitude de rester pendant les 10 jours, ainsi que diverses consignes à respecter (noble silence pendant les jours passés au centre ; pas d’interaction avec l’autre, regard ou contact.)
Puis nous sommes séparés et cela pour toute la durée du séjour. Les bâtiments et espaces de promenades sont différenciés afin d’éviter toute distraction, on nous propose ensuite une collation.
Le soir même, nous nous retrouvons tous dans le grand hall de méditation Dhamma Hall, les 60 hommes à gauche et les 60 femmes à droite, chacun entrant par une entrée séparée. Nous avons une place attitrée délimitée par un carré de 90 cm de côté et un coussin, c’est notre territoire. 30 cm entre chaque carré. Bien rangés, 5 lignes de 12 séparées par une large allée centrale des 5 autres lignes de 12 des femmes.
C’est le baptême de méditation, nous partons pour une heure trente où nous apprenons à respirer en concentrant toute notre conscience sur l’entrée des narines, l’air qui rentre, l’air qui sort… nous allons aussi apprendre à gérer l’inconfort, voire les douleurs provoquées par la posture.
Quelques mots des enseignants et de Goenka sur la technique que nous apprenons puis nous sommes invités à aller dormir, vers 21h30. C’était le jour zéro.
Jour 1 : lever à 4h00 au son du gong, 4h20, deuxième appel du gong. C’est le moment de se diriger vers le grand Dhamma Hall. À 4h30 démarre une méditation de deux heures sur la respiration. J’ai déjà un mal de tête de l’expérience de la veille, ça va s’accentuer durant la journée. L’inconfort est maximum.
À 6h30, nous prenons notre petit déjeuner et nous nous reposons.
À 8h, le gong retentit pour une méditation dite « obligatoire ». À ce moment-là, ayant appris de celle du matin, nous allons dévaliser le stock de coussins du vestibule de l’entrée, chacun se prépare une assise la plus confortable possible, c’est pareil chez les femmes….
Il y aura ainsi 3 méditations obligatoires, 8h, 14h30 et 18h. Les autres temps de méditation se font soit dans le grand hall, soit dans notre chambre. À proscrire tant les ronflements de ceux qui s’endorment sont pénibles.
J’ai déjà mal à la tête de l’exercice de respiration commencé la veille, ça va empirer au cours de la journée, j’apprends le soir que c’est normal car notre cerveau n’est pas habitué à fonctionner comme ça, il se reprogramme, c’est la même chose pour les douleurs dans le corps.
Les trois jours suivants vont être très pénibles, mes peurs les plus enfouies, y compris celles qui ne m’appartiennent pas, transgénérationnelles, vont remonter à la surface, heureusement que nous apprenons l’équanimité, principe qui permet de ne pas basculer ni dans l’avidité (le désir dévorant) ni dans l’aversion (la peur) grâce au principe d’impermanence Anitya (prononcer Anitcha) qui fait que rien ne dure, ça apparaît puis ça disparaît…..
Malgré cela je ressens un mieux-être dans le corps, mon enseignant dira que le corps s’ouvre.
J’apprends que cette découverte par Bouddha il y a plus de 2500 ans a été confirmée par un chercheur de Berkeley au siècle dernier. Celui-ci explique que notre corps tout entier est constitué de particules subatomiques qui apparaissent et disparaissent sans cesse, comme un bouillonnement de bulles incessant.
L’autre découverte est que chaque pensée, émotions ou actions s’inscrit dans le corps sous forme de sensation, agréable ou désagréable.
Il est dit que le Bouddha Siddhartha Gautama, médite sous son arbre dès 5/6 ans et se nettoie jusqu’à trouver illumination vers 35 ans et être totalement purifié afin de ne plus avoir à se réincarner pour continuer le nettoyage, il enseignera sa méthode au plus grand nombre jusqu’à sa mort à 80 ans.
Ainsi les premiers jours basés sur la respiration ne servent qu’à affûter la conscience au niveau des ressentis corporels de surfaces.
Le cours avançant nous allons apprendre à ressentir aussi à l’intérieur du corps.
C’est l’observation de ces ressentis sans focaliser dessus plus de 1 à 2 minutes qui nous permet de vérifier cette impermanence.
C’est Anitya qui permet de nettoyer petit à petit notre être de toute pollution passée, reste à travailler l’équanimité pour ne pas produire de nouvelles pollution…
Plus je « nettoie », plus je libère des Sankaras, qui sont des accumulations de pollutions dans les cellules de mon être.
Le 8eme jour un gros morceau se détache. C’est comme un morceau de banquise qui tombe dans la mer en bouillonnant sauf que c’est dans l’autre sens, ça remonte à la surface, ça bouillonne fort, ça remue, retourne, fait très mal quand ça sort mais après c’est beaucoup plus calme…. ce ne sont plus que de petits bouts de Sankaras qui vont continuer à remonter à la surface pour encore un moment je pense….
Maintenant de retour chez moi, c’est plus lent car la méditation intensive a pris fin, mais ça reste efficace, même à une voire deux méditations par jour.
Le 10eme jour à 9h après la première méditation « obligatoire » le noble silence est levé, tout le monde se met à jacasser….. nous récupérons nos « valeurs » chacun retrouve son téléphone et on voit alors un peu partout pendre des téléphones en rechargement….
C’est aussi le moment de faire un don pour ceux qui le souhaite.
Je m’étais programmé à sortir du silence le lendemain dimanche et mes cordes vocales ne fonctionnent pas…. ça m’arrange car je n’ai aucune envie d’interaction avec l’autre, donc je partage de petits sourires entendus et reste à l’écart, tranquille.
Ma voix reviendra totalement en fin d’après-midi, j’échangerai alors avec quelques personnes sur l’expérience que nous avons partagé.
Cette dernière journée pleine est différente car inconsistante, nous sommes sortis de l’ambiance méditative, dans le Dhamma Hall, les filles lâchent de petits rires nerveux, c’est communicatif chez les hommes … bref c’est foutu pour Vipassana….
Le dernier jour nous nous levons à 4h pour une dernière méditation, puis après le petit déjeuner de 6h30 à 7h nous pouvons nettoyer les locaux selon les choix que nous aurons fait la veille.
À 8h30 c’est fini, à 9h je quitte le centre Vipassana.
J’ai déjà envie de revivre l’expérience l’an prochain !
Cliquez ici pour en savoir plus sur la Méditation Vipassana
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon expérience, cliquez ici
Cela commence quand la veille de mon départ je suis contacté par téléphone : « Pascal ? … Tu veux toujours venir au centre ? » ce à quoi je réponds « bien sûr ! » sachant que j’étais sur liste d’attente sans aucune certitude d’avoir une place et ce jusqu’au dernier moment.
Je constaterai ensuite que des gens viennent d’assez loin, Angleterre, Espagne, Belgique…..
Donc, départ le lendemain pour être sur place entre 14h30 et 16h afin de s’inscrire et prendre ses quartiers.
Une fois sur place et inscrit, un encadrant me montre ma « chambre » ; un carré de dortoir pour 4 avec des demies cloisons et un drap en guise de porte. À ma question préalable « puis-je avoir une chambre individuelle » on m’avait répondu « pas pour les nouveaux étudiants » avec un sourire bienveillant.
Après avoir été rassemblés dehors, les hommes d’un côté et les femmes de l’autre, pour le discours d’arrivée sur notre certitude de rester pendant les 10 jours, ainsi que diverses consignes à respecter (noble silence pendant les jours passés au centre ; pas d’interaction avec l’autre, regard ou contact.)
Puis nous sommes séparés et cela pour toute la durée du séjour. Les bâtiments et espaces de promenades sont différenciés afin d’éviter toute distraction, on nous propose ensuite une collation.
Le soir même, nous nous retrouvons tous dans le grand hall de méditation Dhamma Hall, les 60 hommes à gauche et les 60 femmes à droite, chacun entrant par une entrée séparée. Nous avons une place attitrée délimitée par un carré de 90 cm de côté et un coussin, c’est notre territoire. 30 cm entre chaque carré. Bien rangés, 5 lignes de 12 séparées par une large allée centrale des 5 autres lignes de 12 des femmes.
C’est le baptême de méditation, nous partons pour une heure trente où nous apprenons à respirer en concentrant toute notre conscience sur l’entrée des narines, l’air qui rentre, l’air qui sort… nous allons aussi apprendre à gérer l’inconfort, voire les douleurs provoquées par la posture.
Quelques mots des enseignants et de Goenka sur la technique que nous apprenons puis nous sommes invités à aller dormir, vers 21h30. C’était le jour zéro.
Jour 1 : lever à 4h00 au son du gong, 4h20, deuxième appel du gong. C’est le moment de se diriger vers le grand Dhamma Hall. À 4h30 démarre une méditation de deux heures sur la respiration. J’ai déjà un mal de tête de l’expérience de la veille, ça va s’accentuer durant la journée. L’inconfort est maximum.
À 6h30, nous prenons notre petit déjeuner et nous nous reposons.
À 8h, le gong retentit pour une méditation dite « obligatoire ». À ce moment-là, ayant appris de celle du matin, nous allons dévaliser le stock de coussins du vestibule de l’entrée, chacun se prépare une assise la plus confortable possible, c’est pareil chez les femmes….
Il y aura ainsi 3 méditations obligatoires, 8h, 14h30 et 18h. Les autres temps de méditation se font soit dans le grand hall, soit dans notre chambre. À proscrire tant les ronflements de ceux qui s’endorment sont pénibles.
J’ai déjà mal à la tête de l’exercice de respiration commencé la veille, ça va empirer au cours de la journée, j’apprends le soir que c’est normal car notre cerveau n’est pas habitué à fonctionner comme ça, il se reprogramme, c’est la même chose pour les douleurs dans le corps.
Les trois jours suivants vont être très pénibles, mes peurs les plus enfouies, y compris celles qui ne m’appartiennent pas, transgénérationnelles, vont remonter à la surface, heureusement que nous apprenons l’équanimité, principe qui permet de ne pas basculer ni dans l’avidité (le désir dévorant) ni dans l’aversion (la peur) grâce au principe d’impermanence Anitya (prononcer Anitcha) qui fait que rien ne dure, ça apparaît puis ça disparaît…..
Malgré cela je ressens un mieux-être dans le corps, mon enseignant dira que le corps s’ouvre.
J’apprends que cette découverte par Bouddha il y a plus de 2500 ans a été confirmée par un chercheur de Berkeley au siècle dernier. Celui-ci explique que notre corps tout entier est constitué de particules subatomiques qui apparaissent et disparaissent sans cesse, comme un bouillonnement de bulles incessant.
L’autre découverte est que chaque pensée, émotions ou actions s’inscrit dans le corps sous forme de sensation, agréable ou désagréable.
Il est dit que le Bouddha Siddhartha Gautama, médite sous son arbre dès 5/6 ans et se nettoie jusqu’à trouver illumination vers 35 ans et être totalement purifié afin de ne plus avoir à se réincarner pour continuer le nettoyage, il enseignera sa méthode au plus grand nombre jusqu’à sa mort à 80 ans.
Ainsi les premiers jours basés sur la respiration ne servent qu’à affûter la conscience au niveau des ressentis corporels de surfaces.
Le cours avançant nous allons apprendre à ressentir aussi à l’intérieur du corps.
C’est l’observation de ces ressentis sans focaliser dessus plus de 1 à 2 minutes qui nous permet de vérifier cette impermanence.
C’est Anitya qui permet de nettoyer petit à petit notre être de toute pollution passée, reste à travailler l’équanimité pour ne pas produire de nouvelles pollution…
Plus je « nettoie », plus je libère des Sankaras, qui sont des accumulations de pollutions dans les cellules de mon être.
Le 8eme jour un gros morceau se détache. C’est comme un morceau de banquise qui tombe dans la mer en bouillonnant sauf que c’est dans l’autre sens, ça remonte à la surface, ça bouillonne fort, ça remue, retourne, fait très mal quand ça sort mais après c’est beaucoup plus calme…. ce ne sont plus que de petits bouts de Sankaras qui vont continuer à remonter à la surface pour encore un moment je pense….
Maintenant de retour chez moi, c’est plus lent car la méditation intensive a pris fin, mais ça reste efficace, même à une voire deux méditations par jour.
Le 10eme jour à 9h après la première méditation « obligatoire » le noble silence est levé, tout le monde se met à jacasser….. nous récupérons nos « valeurs » chacun retrouve son téléphone et on voit alors un peu partout pendre des téléphones en rechargement….
C’est aussi le moment de faire un don pour ceux qui le souhaite.
Je m’étais programmé à sortir du silence le lendemain dimanche et mes cordes vocales ne fonctionnent pas…. ça m’arrange car je n’ai aucune envie d’interaction avec l’autre, donc je partage de petits sourires entendus et reste à l’écart, tranquille.
Ma voix reviendra totalement en fin d’après-midi, j’échangerai alors avec quelques personnes sur l’expérience que nous avons partagé.
Cette dernière journée pleine est différente car inconsistante, nous sommes sortis de l’ambiance méditative, dans le Dhamma Hall, les filles lâchent de petits rires nerveux, c’est communicatif chez les hommes … bref c’est foutu pour Vipassana….
Le dernier jour nous nous levons à 4h pour une dernière méditation, puis après le petit déjeuner de 6h30 à 7h nous pouvons nettoyer les locaux selon les choix que nous aurons fait la veille.
À 8h30 c’est fini, à 9h je quitte le centre Vipassana.
J’ai déjà envie de revivre l’expérience l’an prochain !
Cliquez ici pour en savoir plus sur la Méditation Vipassana
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon expérience, cliquez ici